C'est à l'université que j'ai développé deux pratiques artistiques différentes.

Ma première pratique, ce sont des portraits peints, le plus souvent à l'échelle 1, avec la récurrence de motifs géométriques et floraux.

 

peinture acrylique prortrait femme enceinte collant lycra elasthanne sur chassis art textile contemporain

Ma seconde pratique est née de recherches sur l'idée de "peau". Après quelques essais, j'ai adopté le collant féminin comme unique matériau. Son exploration m'a conduite à la série des "coutures picturales", ces modules de 40 cm de côté (à l'échelle de l'objet collant, et donc à l'échelle du corps). Le châssis débarrassé de sa toile est devenu ossature, et le tissu tendu dessus s'est transformé en muscle, tendon, organe, épiderme, faisant de ces modules une métaphore du corps humain.

 Après quelques années, mes deux pratiques se sont rencontrées et ont fusionné.

 

La peinture se mêle au tissu tendu, perforé, filé, reprisé. L'aiguille blesse ou guérit, elle crée une mue à jamais fixée à son propriétaire. La couture-suture renvoie aux blessures physiques, psychiques et aux cicatrices qui constituent chaque humain.

 

Abstraction et figuration se mélangent, peau-matière et peau-représentation fusionnent. Les strates se mêlent et brouillent la vision, rendant le modèle à la fois proche et insaisissable. Les anatomies factices nous renvoient à notre qualité d'êtres mortels et à notre fragilité. Elles sont ce grain qui nous encre dans le ici et maintenant, les aspérités et les imperfections de la condition humaine, qui mêlent la fascination pour les apparences et la présence irrépressible du charnel.

 

 

Settimia Taroux artiste peintre et plasticienne photographie portrait femme plasticien

Diplômée en Arts Plastiques de l'Université de Metz et de l'Université de Rennes